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Polyphonies espagnoles d’hier et d’aujourd’hui
18 chanteurs
1h15
Suivez le chœur de chambre Les éléments dans un voyage a cappella envoûtant au-delà de la chaîne des Pyrénées. Entre musiques médiévales de Galice, polyphonies de la Renaissance, traditions orales séfarades, arabo-andalouses ou basques et regards poétiques d’aujourd’hui, un portrait musical de l’Espagne aux mille influences vous attend.
Note d'intention
Parler de la musique d’Espagne nous met tout de suite face au concept de « Las Españas ». Après sept siècles de « Reconquista » des territoires occupés par les musulmans jusqu’en 1492 par les chrétiens, les royaumes de Galice, de Navarre, d’Aragon, de Catalogne, de León, de Séville, de Cordoue… se partagent cette péninsule ibérique fermée au nord par la chaîne des Pyrénées et au sud par la mer et le détroit de Gibraltar séparant le continent de l’Afrique. L’œuvre d’unification de l’Espagne continuera petit à petit au cours des siècles.
La péninsule parle le galicien-portugais, le basque, le catalan, l’aragonais, le léonais, le castillan. L’art reçoit les influences étrangères de la France dès le moyen-âge pour la musique sacrée et les chansons ; les cours d’Aragon et de Catalogne invitent les troubadours du Languedoc ; l’Andalousie reste marquée par l’influence de la musique arabe ; les juifs séfarades importent des mélodies lointaines bientôt chantées en castillan. Plus tard la chrétienté et la politique permettent des liens avec l’Italie en envoyant les musiciens les plus prometteurs se former à Rome auprès des plus grands maîtres de la polyphonie eux-mêmes dépositaires de l’héritage franco-flamand.
Si notre programme a capella permet d’entendre quelques-unes des musiques médiévales de Galice, du monastère de las Huelgas de Burgos ou celui de Montserrat en Catalogne, quelques pièces de traditions orales séfarade, arabo andalouse ou basque, la formation chorale qui nous caractérise est particulièrement adaptée à la riche polyphonie de la Renaissance. A travers les pièces écrites à cette époque par Victoria, Guerrero et quelques autres pour la chapelle royale de Madrid, pour les cathédrales de Séville, Pampelune et Saragosse, nous continuons ce voyage musical autour de la péninsule.
Depuis des années l’ensemble les éléments défend le renouvellement du répertoire choral en commandant régulièrement de nouvelles pièces à des compositeurs d’aujourd’hui. Deux œuvres à 18 voix solistes commandées par les éléments à deux compositeurs espagnols complètent le programme.
Le madrilène Ivan Solano écrit une pièce aux couleurs puisées dans un univers quasiment électroacoustique. Au milieu de la pièce, tel un nuage flottant, la polyphonie de Guerrero s’y fait entendre un instant.
Le catalan et valencien Joan Magrané Figuera a choisi un texte en langue catalane du poète du XIX° siècle Jacint Verdaguer qui dans son épopée « Canigó » crée une véritable mythologie pyrénéenne. Dans « l’Encis », les fées tournent autour d’un beau jeune homme endormi en s’extasiant de sa beauté. La musique est toute en sensualité, doucement mouvante, nous transportant dans l’imaginaire de ce monde féérique au sommet de ces montagnes qui du nord dominent l’Espagne.
Programme
compositeurs
œuvres
* Commande du Chœur de chambre Les éléments
Les compositeurs
Joan Magrané Figuera est né en 1988 à Reus, en Catalogne. Il est formé à Barcelone, Gratz (Autriche) et Paris, où il termine ses études au Conservatoire national supérieur de musique et de danse, auprès de Ramon Humet, Agustín Charles, Beat Furrer et Stefano Gervasoni.
En 2014 et 2016, il est successivement détenteur du XXXIe Prix de composition de la Reine Sofia et lauréat de la Villa Médicis.
Ses œuvres sont jouées par divers ensembles (orchestre de chambre, orchestre symphonique, chœur), aux quatre coins de l’Europe.
En 2019, il fait sa première création pour Les éléments avec L’encís pour 18 voix solistes a cappella.
En 2023, Joël Suhubiette lui passe commande d’une nouvelle pièce pour 16 voix solistes pour le programme Sérénade d’hiver.
Iván Solano est clarinettiste, compositeur et chercheur. Il a étudié la clarinette puis la composition et la recherche à Madrid, Budapest, Paris, Strasbourg et Rome auprès de B. Kovacs, F. Rados, Gy. Kurtág, J.M. López López, A. Sedes, H. Vaggione, C. Groult et I. Fedele. Il réalise maintenant sa thèse de Doctorat sous la direction de Márta Grábocz à l’Université de Strasbourg. Il mène deux carrières parallèles, de compositeur et d’interprète. Pour lui, écriture et interprétation s’interpénètrent en un aller-retour incessant, jeu(x) entre moi et l’autre. Il collabore notamment avec G. Pesson, A. Posadas, H. Parra, H. Dufourt, J.M. López López, L. Guénin.
Son catalogue de musique «écrite» de plus de 40 pièces s’étoffe au fil des rencontres avec des ensembles et des interprètes de tous horizons, du Choeur de chambre Les Éléments au Quatuor Béla, en passant par l’Ensemble C-Barré, Musicatreize, Voix de Stras’, Anja Linder, Duo Dela, Emmanuel Olivier, Quatuor Girard, Kevin Seddiki et l’Orchestre Lyrique d’Avignon, entre autres. Le Prix SACEM de la partition pédagogique le récompense en 2010 pour son travail de transmission de connaissances aux enfants. Cette transmission, ainsi que l’abolition de la frontière compositeur/interprète/ auditeur, peuvent être considérées comme ses leitmotivs. Sa musique navigue entre les styles et les supports, depuis l’installation et la musique électroacoustique, jusqu’à la musique pour le théâtre en passant par la vidéo, l’espace sonore, le sound-design, la musique écrite pour toutes formations, mais aussi l’improvisation. Passionné de son, de musique, de science, de littérature, de photographie et d’autres cultures, il parle et écrit couramment plus d’une demi-douzaine de langues.
Dans la presse
C’est donc en musique que le chœur de chambre Les Éléments propose de (re)découvrir et de parcourir ce territoire riche et pluriel, dans un programme a cappella allant de la Renaissance à nos jours.
Les couleurs sont justement une des qualités des Eléments dont chaque pupitre semble posséder et colorer la sienne propre avec grand soin, tout en restant attentif à l’homogénéité de l’ensemble, créant ainsi une fresque musicale. Cette coloration est évidemment très appréciable dans les nombreuses parties polyphoniques, certaines complexes.