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Rencontre avec Claire-Mélanie Sinnhuber et Joan Magrané Figuera

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Alors que le chœur de chambre Les éléments part en tournée estivale, nous avons rencontré les compositeurs des deux commandes du programme « Au-delà des Cimes ».

.... (intro à revoir) Joan Magrané Figuera, avec son œuvre L’encís, et Claire-Mélanie Sinnhuber, avec Neguan, elurte batez (En hiver, par un temps de Neige). Faisant écho à la thématique du programme, invitation à voyager et découvrir la musique polyphonique des Pyrénées, ils ont composé pour le chœur respectivement sur des textes en catalan et basque.
Nous avons souhaité en savoir plus sur leur processus de création et sur leur appropriation de ce thème : polyphonies en pays pyrénéens.

En quelques mots, comment présenteriez-vous votre travail de compositeur.rice ?


Joan Magrané Figuera : D’un point de vue pratique, il faut dire que je suis un compositeur très traditionnel. Sur ma table de travail je n’ai besoin que de papier et de crayon. Dans un monde, celui de nos jours, si réglé par des outils digitaux et automatiques, je trouve très important de rester le plus nu possible, sans intermédiaires entre nous-mêmes et notre imagination, face au travail de création artistique, et je crois que l’art doit nous servir surtout pour aller plus loin que la quotidienneté et la routine. Après, du côté esthétique, je considère la voix comme l’instrument primordial et principal, l’instrument vers lequel tous les autres tentent toujours de s’approcher, et c’est à cause de ça que ma musique est éminemment expressive et lyrique et a comme base, plutôt que d’autres éléments musicaux, la ligne et la polyphonie.

Claire-Mélanie Sinnhuber : Si je devais résumer ma démarche, cela se pourrait en trois verbes – jouer, suonare, tocar – qui expriment le jeu instrumental dans trois langues européennes. Jouer : la langue française souligne l’aspect ludique de le musique, joyeuse et vitale comme l’est le jeu enfantin. Suonare : l’italien met l’accent sur le son, le timbre, à partir duquel naissent le plus souvent mes pièces, toujours dans une quête de transparence. Tocar : l’espagnol évoque la part tangible de la musique qui implique un geste à l’origine du son. Écrire de la musique, c’est pour moi explorer les relations du corps à l’instrument et c’est faire danser le son.